J'imagine une limace à la peau de bulldozer.
Quand elle rampe, elle ramasse les déchets sur les sentiers - mais pas les morceaux de verre, de caoutchouc, de papier, de plastique, d'inox, de fer -. Elle absorbe les champignons, les noisettes, les fougères. Elle les composte, les digère, elle leur fait voir du pays à l'intérieur de ses artères.
Une fois son travail fini, elle s'enroule sur elle-même, en balle de golf aimantée par les clubs de la forêt: de gros rondins évidés où toutes ses soeurs se suspendent comme une goutte de sirop se gonfle à même le goulot de ces boissons destinée à des touristes spatiaux.
Extrait de "La guérison des planètes". 26 juillet 2016.